Formation « conte » et… action !
J’avais envie d’écrire un article sur ce qu’on fait de nos formations. Car si cela fait du bien de se former, intellectuellement, cela nourrit, le but de toute formation est d’amener une réflexion qui peut selon les cas nous rassurer sur nos pratiques ou nous amener à effectuer des changements ou développer des projets. Je vous raconte aujourd’hui comment une formation au conte m’a permis de réfléchir à l’animation des cours ou des ateliers jeux pour finalement déboucher sur un tout nouveau projet de conte et jonglage auquel je suis associée.
Se former
Suite à la formation » conte et FLE » dont j’ai fait un bilan dans cet article, j’ai continué à me former au conte :
- en participant à un stage de France Quatromme en Bretagne
- en assistant à des spectacles de conte
Ces stages et évènements n’étaient pas spécifiquement à destination du FLE mais m’ont permis d’expérimenter plusieurs activités qui servent à construire son récit et qui sont tout à fait transposables.
Suivre une formation ne (me) suffit pas pour me lancer. Il me faut :
- une mise en pratique
- me nourrir d’autres exemples
C’est pourquoi je suis allée écouter des conteurs locaux … et ai pris contact avec eux.
Je me suis retrouvée embarquée vers de nouvelles aventures : une rando contée « nocturne » qui, en fait de randonnée, était une balade, c’est moins physique 🙂
Assimiler les formations, se projeter
Suite à ces formations, j’ai listé ce que j’aimerais utiliser dans de futurs contes :
- les objets – commencer un sac à merveilles
- les vêtements pour conter – costume à imaginer puis à coudre
- des cartes / images / photos / cartes postales – continuer ma banque d’image déjà commencée et réfléchir à comment la ranger
- mon harmonica dont je rêve d’apprendre à jouer sans jamais prendre le temps
1ers effets de ces formations : mon harmonica, je m’en sers déjà dans mes formations, en présentiel ou à distance, pour rythmer les activités, pour reposer ma voix. J’ai également élargi l’utilisation d’objets et de photolangages pour les formations FLI.
2ème effet : projeter l’utilisation du conte dans mon quotidien personnel et professionnel.
J’ai commencé ce billet il y a quelques temps déjà, et voici les étapes que j’avais identifiées dans mon projet « se mettre au conte »
- choisir une histoire et la travailler -> pas fait
- conter mon histoire en famille -> pas fait
- conter mon histoire à des ami.e.s -> pas fait
- choisir des lieux et les imaginer puis les enregistrer ou les raconter -> pas fait
- idem avec des personnages et des objets -> pas fait
Et transformer les formations en actions
Finalement, d’autres projets ont pris le pas : de l’écriture grâce aux ateliers et à l’accompagnement d’Amélie Charcosset, pour l’instant sans lien avec le conte, des formations en ligne suite à la pandémie de Covid19, et les projets jonglage, collectifs et individuels.
Comme quoi on peut se former, faire des plans, s’engager dans l’action et puis POUF LA VIE ! On fait autre chose…
Jusqu’à ce que… REPOUF LA VIE on me contacte dernièrement pour réfléchir à un projet « conte et jonglage ». Alors ce n’est pas mon projet à moi, ce n’est pas moi qui ai écrit le conte, ça ne rentre pas dans ce que j’avais imaginé mais justement c’est ça que je trouve beau, alors que je n’avais plus le temps de m’atteler à un projet qui me tient à cœur depuis longtemps, on m’offre la possibilité d’y revenir, par une petite porte, d’observer, de tâter du pied, de m’inspirer.
Et vous, quels sont vos projets en jachère ? En, avez-vous que vous avez en partie réalisés ?
J’aime beaucoup la façon dont tu lies une formation à un projet, je vois que ce n’est pas aussi clair de ma part, souvent, je choisis une formation parce que « han ça m’intéresse trop », mais je ne sais pas si je suis capable d’identifier précisément derrière comment elle prend place dans mes projets. Merci pour le grain à moudre 🙂 (bon, et des fois si quand même, la formation à l’entretien de conseil et de coaching m’a permis de… oh, eh bien, de t’accompagner en écriture ;))
Merci Amélie !
Oui, heureusement que tu as suivi cette formation à l’entretien de conseil et de coaching, cet accompagnement en écriture m’est précieux et je suis sûre qu’il sera précieux à d’autres.
Pour ce qui est du lien entre formation et projets, avant je faisais comme toi, je voyais une formation qui me faisait tellement envie et hop je fonçais, en me disant que ça me nourrirait et que ça me ferait forcément du bien. Un peu comme on lit un roman ou comme on regarde un film ou une série. Peu importait finalement que ce soit productif et pourquoi pas (voire tant mieux !) Mais… en retombant sur mes notes plusieurs années après certaines formations et en réfléchissant à ce que j’en avais mémorisé ou ce que j’en avais tiré, je me suis rendue compte que parfois, c’était justement plus du divertissement (mais plus long et plus cher qu’une place de ciné). D’autres fois, j’ai ressenti une petite déception à me dire « pourquoi je ne suis pas allée plus loin ? pourquoi je n’en ai pas fait quelque chose ? » et d’autres fois encore j’avais clairement une impulsion de départ (le conte) et je trouve ça intéressant d’explorer pourquoi ça n’a pas abouti, ou pas tout de suite ou pas comme ça. Souvent en formation de formateur.ice.s j’annonce » une formation, ça nous transforme, nous, nos habitudes de travail, ça crée de l’inconfort, ça nous met en mouvement, ça nous fait voir les choses sous un autre angle, ça nous oblige à nous positionner pour ou contre ou ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre ». Et moi dans tout ça, qu’est-ce que me font les formations que je suis ?
Une longue réponse, mais tu sais déjà que je suis bavarde 😉